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Thermes et clos de Sainte-Eugénie
Les thermes et le clos Sainte-Eugénie
La preuve par deux
C’est grâce à une borne de la voie romaine voisine (actuellement conservée au musée de la Diana) et à une vieille « carte » romaine recopiée au XIIIème siècle : la table de Peutinger, que les archéologues ont pu identifier Moingt comme étant l’héritière de l’antique Aquae Segetae. Deux sources thermales riches en fer, magnésie, carbonate de soude… capables de soigner plusieurs pathologies et la proximité de la voie romaine allant de Lyon à Bordeaux (La voie Bolène) ont favorisé l’essor de cette cité Thermale. La déesse Ségéta était une divinité importante pour les Ségusiaves.
Deux inscriptions venues de zones voisines ont permis aux archéologues de proposer la deuxième partie du 1er siècle comme date de construction d’Aquae Segetae mais aucun élément sur place n’a permis de le confirmer. Contrairement à son homonyme du Loiret Aquis Segeste, le site n’a, à ce jour que partiellement été fouillé et il reste difficile de reconstituer l’ensemble de la cité et des thermes.
Ce que nous savons actuellement des Thermes de Moingt.
En sous-sol plusieurs hypocaustes permettaient de chauffer des bassins, ils étaient constitués de sols en béton posés sur des pilettes entre lesquelles circulaient l’air chaud et les fumées d’un foyer. La vue de la rue Neuve permet d’observer des murs antiques conservés sur une hauteur variable, parfois jusqu’au 10 ou 12 m. Ils sont édifiés en « petit appareil » c’est-à-dire de petits blocs de pierre standardisés disposés horizontalement. La façade sud de la chapelle, en partie masquée par le bâtiment de l’aumônerie du XVIIIème siècle, conserve de vastes surfaces d’un enduit de tuileau de couleur rose fait de briques pilées et de chaux, il recouvrait les murs intérieurs. Leur base était doublée d’un placage de marbre comme le prouvent des restes d’agrafes.
Cet établissement possédait en outre un long bassin doté d’exèdres (formes des extrémités arrondies). Au centre de ce bassin un sondage a mis en évidence des blocs de pierres qui pourraient correspondre à la base d’une fontaine ornementale. L’espace en contre bas de la Rue Neuve pouvait être occupé par une palestre (terrain de sport) bordée d’une galerie. Au sud, de l’autre côté de la Rue Neuve, le G.R.A.L a fouillé la base d’un petit promontoire et mis à jour des structures puissantes correspondant très probablement au sanctuaire.
Sainte Eugénie
Au cours du moyen âge les bâtiments qui subsistent sont restés habités Ils apparaissent dans les archives écrites sous la mention « « Domus de Palatio » (1233) : Maison du Palais. Puis la puissante abbaye de la Chaise-Dieu (Haute Loire) investit les lieux au cours du XIIIème siècle pour y établir un prieuré et une grange dîmière. La chapelle Sainte Eugénie appartient au style Gothique du 14ème siècle. Elle est assise sur un large radié antique d’un mètre d’épaisseur et ses murs sud et est réutilisent des murs gallo-romains.
Au XVIIIème siècle l’ensemble devient un domaine bourgeois puis voit s’établir les Clarisses de Montbrison privées de leur monastère pendant la période révolutionnaire. Elles n’y restent pas plus de 20 ans, surélèvent le bâtiment et y ajoutent l’aumônerie. Ce sera ensuite une entreprise de tissage (passementerie) qui va créer de multiples fenêtres. Et Enfin une demeure bourgeoise qui en réduit et réorganise les ouvertures. Tous ces occupants s’appuient sur ces murs gallo-romains ainsi préservés. Mais au 20ème siècle la ruine menace dès que les toitures cèdent. Finalement la ville de Montbrison rachète le tout, avec l’aide des autres collectivités locales, en 1989 date du classement : Monument historique, les couvertures sont refaites et les archéologues livrent peu à peu l’histoire mouvementée des lieux.
Crédits et remerciements
Ce parcours du patrimoine de la ville de Montbrison est le fruit d’une collaboration entre les services de la ville, les associations patrimoniales : Amis des Thermes, de Sainte Eugénie, Amis de la colline du calvaire, Pays d’Art et d’Histoire, des passionnés d’histoire de Village en Forez, sous la coordination de Jeanine Paloulian adjointe au patrimoine. Remerciements particuliers à l’office du tourisme Loire Forez, Pierre Drevet, Michèle Bouteille, Mme Brunet qui ont contribué à l’écriture.
Photos : Ville de Montbrison, Dronereporter42, Archipat, Archives municipales (fonds Fayard) Loire Forez agglomération, Aquarelle Jean-Claude Golvin.