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Collège Victor de Laprade


Le collège VICTOR-DE-LAPRADE – Ancien COUVENT des URSULINES

Présentation

Situé sur le versant méridional de la colline du Calvaire, dans la partie haute de la ville, le Collège Victor-de-Laprade est installé dans les bâtiments d’un ancien couvent d’Ursulines créé au début du 17e siècle. Après la Révolution, les bâtiments connaissent diverses destinations : magasin national, gendarmerie, collège impérial, petit séminaire et enfin collège privé.

 

Les bâtiments

Les principaux bâtiments du couvent, construits au 17e siècle, encadrent une cour d’honneur entourée d’un cloître formé d’arcades en plein cintre. Les constructions qui longent la rue du Collège ont été rebâties après l’incendie de 1734, et datent du 18e siècle. Á l’entrée principale de la chapelle, dressée contre le mur, se trouve la pierre tombale de la famille Chappuis de la Villette, dont la fille Marie fut la fondatrice du couvent.

 

Histoire du couvent

Á partir de 1630, les religieuses firent construire une chapelle et de vastes bâtiments ouvrant sur un cloître, ainsi que des dépendances autour desquelles furent aménagées de vastes terrasses ombragées d’où le regard dominait la ville.

L’établissement qui se consacrait principalement à l’éducation des jeunes filles, connut une grande prospérité dans le Forez et un second couvent fut même établi en 1651 près du faubourg de la Croix, à l’emplacement de l’actuelle Maison de retraite (EHPAD Les Monts du Soir).

Le Grand Couvent, comme on l’appelait autrefois, fut toujours considéré comme la maison-mère et il étendit sa réputation sur toute la région. Mais au 18e siècle, il dut faire face à des difficultés de tous ordres qui lentement dégradèrent la vie monastique. Accablées par les taxes, affaiblies par les ennuis causés par l’incendie de 1734 qui ravagea une partie du couvent, engagées dans de longs procès, les religieuses ursulines se défendent avec opiniâtreté.

Avec la Révolution française toute vie religieuse cessa en 1790. Les vingt religieuses ainsi que les dix sœurs converses qui restaient au couvent furent expulsées. Les bâtiments, les terrasses et les jardins furent confisqués au profit de la nation et connurent alors des affectations très diverses : magasin national, entrepôt de charbon, caserne de gendarmerie.

En 1807, la ville de Montbrison souhaitant ouvrir une école secondaire obtint par un décret impérial signé par Napoléon Ier le droit d’installer un collège dans les bâtiments laissés vacants après le départ des gendarmes. La destinée du collège impérial ne fut pas brillante ; après une période de prospérité, il connut un déclin qui conduisit à sa fermeture en 1815. Réouvert en 1818, son effectif ne dépassait pas les 15 élèves en 1821 lorsque la ville décida de le fermer définitivement.

Quelques années plus tard, la municipalité s’adressa à l’autorité diocésaine afin de créer à Montbrison une école ecclésiastique secondaire. L’archevêque de Lyon accepta et le 8 septembre 1824, les clefs de l’ancien couvent étaient remises à M. Barou, vicaire général. Le petit séminaire de Montbrison était né.

A partir de cette date, la maison prospère, l’effectif des élèves ne cesse de s’accroître et les bâtiments de l’ancien couvent se développent peu à peu au cours de nombreux chantiers de rénovation et d’agrandissement.

En 1907, au moment de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, le Petit Séminaire prit le nom d’Institution Victor-de-Laprade, en l’honneur du poète-académicien né à Montbrison.

Pendant la première guerre mondiale, l’institution fut réquisitionnée par l’autorité militaire. Le 216° Régiment d’Infanterie s’installa dans les bâtiments transformés en hôpital temporaire où furent soignés des blessés évacués du front. Les élèves poursuivirent leurs études à l’Institution Sainte-Marie à Saint-Chamond, puis à l’Institution Saint-Gildas à Charlieu.

En 1930, la ville de Montbrison, propriétaire de l’immeuble, décida de mettre en vente les bâtiments à cause de leur état de vétusté. A l’initiative de M. Percher, Supérieur du Séminaire, fut fondée une société anonyme immobilière « La Montbrisonnaise » qui acheta les bâtiments. La même année, des travaux importants furent entreprise pour rajeunir la maison.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, dix professeurs sur quinze que comptait le Séminaire furent mobilisés et comme en 1914, les bâtiments vont faire place, au début de la guerre, à un hôpital complémentaire. Au cours de cette guerre, plusieurs anciens élèves tombèrent au champ d’honneur et une fresque, qui sert de rétable à un autel de la chapelle, commémore leur souvenir.

 

La chapelle du collège

L’ancienne chapelle des Ursulines a été agrandie et transformée au cours des 19e et 20e siècles. Dans la nef actuelle, magistralement rénovée à l’initiative de l’association des anciens élèves du collège Victor-de-Laprade, on peut admirer les œuvres réalisées par le Révérend Père Couturier, dominicain, théoricien de l’art sacré, mais aussi peintre de grand talent. Si la plupart de ses œuvres sont dispersées dans le monde, quatre sont présentes dans la chapelle (la fresque qui orne l’abside, deux peintures marouflées L’Annonciation et La Vocation de Saint Louis de Gonzague, et une autre fresque, La Piéta datant de 1946). La grande fresque de l’abside est la plus remarquable, elle représente le Christ en croix vers qui sont tournés les regards de plusieurs personnages parmi lesquels on reconnaît le Curé d’Ars, le Père Champagnat fondateur des Frères Maristes…

Les onze vitraux réalisés par le peintre madrilène Francisco Bores complètent la décoration de la chapelle ; ceux qui éclairent la nef représentent les épisodes les plus marquants de la vie du Christ : le Baptême, la Marche sur les flots, l’Entrée à Jérusalem, la Cène, le Procès, le Chemin de croix et la Résurrection.

 

Le collège actuel

Le petit séminaire dans lequel des milliers d’élèves se sont préparés depuis 1824 au sacerdoce ou à la vie chrétienne sous la direction de nombreux prêtres, fut transformé en 1968 en collège de garçons. Devenu mixte en 1978, l’établissement appartient à l’Ensemble scolaire Saint-Aubrin et compte actuellement plus de 480 élèves répartis en 18 classes sous l’autorité d’une cinquantaine de professeurs et d’éducateurs.

Crédits et remerciements

Ce parcours du patrimoine de la ville de Montbrison est le fruit d’une collaboration entre les services de la ville, les associations patrimoniales : Amis des Thermes, de Sainte Eugénie, Amis de la colline du calvaire, Pays d’Art et d’Histoire, des passionnés d’histoire de Village en Forez, sous la coordination de Jeanine Paloulian adjointe au patrimoine. Remerciements particuliers à l’office du tourisme Loire Forez, Pierre Drevet, Michèle Bouteille, Mme Brunet qui ont contribué à l’écriture.

Photos : Ville de Montbrison, Dronereporter42, Archipat, Archives municipales (fonds Fayard) Loire Forez agglomération, Aquarelle Jean-Claude Golvin.