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Eglise Saint-Julien
Eglise Saint Julien de Moingt
Comme dans beaucoup de cas la cité romaine d’Aquae Segetae semble plus ou moins abandonnée après le IIIème siècle. Mondonium (Moingt) semble bien en être l’héritière, puisqu’ici, un édifice religieux y est attesté dès la période mérovingienne c’est-à-dire entre le Vème siècle et le début du VIIIème siècle.
Une histoire complexe.
En effet des fouilles archéologiques conduites sur les bases de l’église St Julien d’Antioche ont révélé un premier édifice remontant à cette époque. Ce qui fait de St Julien la plus vieille église locale.
Cette église mérovingienne a été modifiée pour donner une église carolingienne. Puis une église romane lui a succédé dont subsistent le clocher et l’abside.
La paroisse de Moingt apparaît dans les textes en 1096 c’est-à-dire au moment où se dresse ce troisième édifice. Elle englobait un vaste territoire limité au nord par le Vizézy ce qui fait que l’église Ste Anne et l’ancien hôpital de Montbrison et la collégiale Notre Dame appartenaientt à la paroisse de Moingt.
Cette église comportait une abside semi circulaire et probablement des absidioles une seule nef un transept agrémenté de chapelles.
Un encadrement de porte du XVIème siècle sur le bas-côté sud, nous indique qu’elle avait été remaniée au goût du jour depuis peu quand, en 1572, elle subit la dévastation des troupes protestantes du Baron des Adrets. Seul le clocher et l’abside résistent.
Dans les années suivantes la paroisse utilise une autre église : St Jean Baptiste, plus proche du centre actuel de Moingt et détruite au cours du XIXème siècle. Mais les cloches de St Julien continuent à rythmer la vie de la cité.
L’église Saint Julien redevient paroissiale après l’édification d’une nouvelle nef, dotée de bas-côtés.
La Révolution endommage l’intérieur de l’église transformée en temple de l’Etre suprême. En 1803 elle retrouve des ornements permettant le retour du culte catholique.
En 1838 son état de délabrement exige de gros travaux. Il faut, entre autre, résoudre le problème de l’humidité puis revoir la charpente et les voûtes. Elle ressort de cette campagne de travaux en 1843 dans son aspect actuel et avec un sol surélevé. Des voûtes en briques enduites et peintes ont remplacé un berceau en lambris, une coupole occupe la travée où se tient le grand autel. L’architecte Trabucco résiste au conseil municipal qui souhaite couronner les murs latéraux d’une génoise alors en vogue.
Mais l’abus de ciment fragilise à nouveau les murs imbibés d’humidité. En 1990 les fouilles archéologiques seront accompagnées d’une dernière réfection à la chaux. La cloison qui masquait l’abside médiévale est supprimée.
A remarquer Le clocher est incontestablement la partie la plus ancienne et la plus intéressante ; Il peut être daté à sa base du XIème siècle puis du XIIème siècle dans ses parties hautes. Il est très élevé par rapport à l’ensemble du bâtiment, sa base rectangulaire permet de le classer parmi les clochers barlongs fréquents dans le monde roman.
A l’extérieur, côté Nord-est on devine une amorce d’arc en plein cintre qui révèle un plan différent dans une période antérieure (photo ci-dessous).
Les chapiteaux des fenêtres géminées en partie murées lors de sa surélévation, comportent des entrelacs, des fleurs et des personnages très érodés, certains sont attribués à un style préroman que nous retrouvons au prieuré de St Romain La Puy.
Le remplissage des espaces comblés par un petit appareillage en losange est d’un bel effet. Il évoque l’appareil réticulé très utilisé par les Romains.
Curiosité amusante la petite ouverture en plein cintre qui occupe le centre d’une des baies géminées murées, est ornée de pierres où on a gravé des faux claveaux (photo ci-dessous).
On remarque aussi que le chevet de St Julien est arrondi vu de l’extérieur mais plat quand on se trouve dans le chœur.
A l’intérieur on ne manquera pas de mesurer à quelle hauteur se situent aujourd’hui la base des arcs en plein-cintre donnant sur une chapelle devenue sacristie et son pendant sur le mur nord-est. La corniche qui reçoit la voûte nous révèle à quel point le sol a été relevé. On estime que le sol d’origine se trouve à environ un mètre sous le niveau actuel le plus bas.
Crédits et remerciements
Ce parcours du patrimoine de la ville de Montbrison est le fruit d’une collaboration entre les services de la ville, les associations patrimoniales : Amis des Thermes, de Sainte Eugénie, Amis de la colline du calvaire, Pays d’Art et d’Histoire, des passionnés d’histoire de Village en Forez, sous la coordination de Jeanine Paloulian adjointe au patrimoine. Remerciements particuliers à l’office du tourisme Loire Forez, Pierre Drevet, Michèle Bouteille, Mme Brunet qui ont contribué à l’écriture.
Photos : Ville de Montbrison, Dronereporter42, Archipat, Archives municipales (fonds Fayard) Loire Forez agglomération, Aquarelle Jean-Claude Golvin.