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Sécheresse : Le secteur du Forez passe en alerte renforcée
Aggravation de la situation de sécheresse : la préfecture de la Loire prend un arrêté de restrictions.
En raison d’un déficit pluviométrique persistant depuis le début de l’année, le département de la Loire est placé en état de vigilance sécheresse depuis le 27 juin 2023.
L’aggravation de la situation se poursuit et conduit le préfet de la Loire à renforcer le niveau des restrictions sécheresse. En effet, alors que certains secteurs du département ont bénéficié des effets de pluies localement abondantes, la zone du Forez – Ance-Mare-Bonson n’a pas reçu de pluviométrie suffisante.
Au regard de ces conditions météorologiques et compte tenu de l’état des différents indicateurs de suivi de la ressource en eau, les mesures de protection de la ressource en eau sont renforcées depuis ce mercredi 19 juillet 2023 sur le secteur Forez – Ance-Mare-Bonson qui a franchi le seuil d’alerte.
Concernant les particuliers et les collectivités :
• limitation des horaires d’utilisation de l’eau pour l’arrosage des jardins potagers, massifs fleuris et plantations arborées : interdite de 10 h à 18 h ;
• interdiction d’utilisation de l’eau pour le lavage des voitures hors des stations professionnelles,
• interdiction du remplissage des piscines privées et de l’arrosage des pelouses.
Concernant les usages économiques de l’eau des entreprises de cette zone, les mesures de restrictions sont les suivantes :
• les prélèvements indispensables dans les process de fabrication industrielle sont réduits de 25 % sauf dans certains cas de figure, notamment si l’eau provient d’un réseau d’eau potable alimenté par un barrage ou la nappe d’accompagnement du Rhône ;
• l’irrigation des cultures agricoles est soumise à des restrictions horaires, qui dépendent des cultures concernées et des matériels utilisés. Ces limitations ne s’appliquent pas aux retenues de stockage non situées en travers de cours d’eau ni au canal du Forez.
Le prélèvement dans les cours d’eau (bief, pompage) ou dans les nappes pour le remplissage des plans d’eau est interdit sauf exceptions.
Ces mesures sont susceptibles d’évoluer pour s’adapter à l’évolution de la situation climatique et hydrologique.
Les autres secteurs du département restent en vigilance sécheresse. En l’absence de précipitations significatives à court terme et de diminution des prélèvements, le passage de la « vigilance » au niveau « alerte » pourrait être nécessaire sur d’autres secteurs du département.
Chacun est invité à réduire, dès à présent et de manière volontaire, sa consommation en eau et à se tenir informé des évolutions prochaines en matière de restriction. Ces mesures de bon sens et de sobriété de notre consommation d’eau sont l’affaire de chacun et peuvent permettre de préserver de façon efficace cette ressource.
Le détail des mesures de limitation et les communes concernées sont annexés à l’arrêté préfectoral et consultables sur le site Internet des services de l’État ( https://www.loire.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Environnement/Eau-et-milieux-aquatiques/La-secheresse-et-l-hydrologie/La-secheresse) ou en mairie.
L’État a également mis en place au niveau départemental des affiches de vulgarisation des restrictions applicables en fonction du type d’usagers et du niveau d’alerte ainsi qu’une lettre d’information « sécheresse » disponibles à partir du lien précédent. Au niveau national, dans le cadre du plan Eau annoncé par le Président de la République au printemps, le site https://vigieau.gouv.fr/ lancé ce 11 juillet 2023 par le ministre de la Transition Écologique permet à tous les particuliers de connaître instantanément les restrictions mises en œuvre en entrant leur adresse postale.
Les services de l’État se mobilisent pour assurer la bonne application des restrictions et interdictions. Les contrôles du respect des mesures de restriction ou d’interdiction des usages se poursuivent, pour l’ensemble des usagers de l’eau. Pour rappel, un contrevenant aux mesures de restriction encourt une
amende de 5ᵉ classe, soit 1 500 euros (3 000 euros en cas de récidive). Cette amende peut être quintuplée pour une personne morale (entreprise ou collectivité).
Ces mesures sont susceptibles d’évoluer pour s’adapter à l’évolution de la situation climatique et hydrologique.
Processus de déclenchement des alertes sécheresse
Dans le département, il existe 12 zones de suivi, dans lesquelles des stations de mesure du débit permettent de suivre un temps réel les niveaux des cours d’eau. Lorsque les débits des cours d’eau deviennent insuffisants pour assurer l’ensemble des usages et le maintien de la vie aquatique, le préfet peut mettre en œuvre des mesures de restriction progressive des usages pour limiter les prélèvements d’eau dans le milieu naturel.
Lorsque le débit mesuré se réduit, il peut atteindre :
- le niveau de vigilance, à partir duquel le préfet de département appelle à des mesures volontaires de réduction de la consommation d’eau pour une gestion raisonnée de cette ressource commune ;
- le niveau d’alerte, qui entraîne la décision de mesures de restriction des usages de l’eau, dans l’objectif de limiter la consommation d’eau et de ralentir les effets sur les cours d’eau notamment ;
- le niveau d’alerte renforcée, qui accentue ces restrictions,
- le niveau de crise, qui ne maintient que les usages prioritaires de l’eau qui correspondent aux usages sanitaires et de sécurité.
Les communes peuvent également prendre des mesures de police générale restreignant l’usage de l’eau pour tenir compte des circonstances locales notamment en lien avec l’état de la ressource en eau potable distribuée sur son ressort.
Spécificités de la gestion de la ressource en eau
Contrairement à la plupart des départements, la Loire ne dispose que de peu de nappes phréatiques, ce qui rend sa situation particulière. C’est pourquoi de nombreux barrages ont été construits pour stocker les débits hivernaux des cours d’eau, à destination soit de la production d’eau potable, soit pour des usages économiques, et en particulier agricoles.
Ainsi, un peu plus de la moitié des communes est alimentée par de l’eau superficielle (cours d’eau ou retenues) tandis que l’autre moitié puise sa ressource dans l’eau souterraine (sources et nappes). 80 % de la population ligérienne consomme de l’eau potable qui provient d’une ressource superficielle, c’est-à-dire directement prélevée dans une rivière ou dans une retenue de stockage.